Ahmed BOULANE
Considéré comme « l’enfant terrible du cinéma marocain » , Ahmed Boulane n’en demeure pas moins l’un des réalisateurs les plus talentueux et singuliers du Maroc.
Après un passage à la télévision marocaine et un séjour en Italie, il revient au pays où il accumule 25 ans d’expérience dans tous les métiers du cinéma — acteur, régisseur, directeur de casting, assistant réalisateur — collaborant sur plus d’une cinquantaine de longs-métrages aux côtés de grands noms tels que Giuliano Montaldo, Carlo Di Palma, Alan J. Pakula, Philippe de Broca, Jean Delannoy ou encore John Landis.
Son premier court-métrage, (Voyage dans le passé, réalisé en 1996), marque un tournant décisif. Véritable coup de tonnerre dans le paysage cinématographique marocain, le film remporte le Prix du Vatican au Festival du Film Africain de Milan et révèle un auteur audacieux. Ce succès lui ouvre la voie du long-métrage.
En 2000, il signe (Ali, Rabiaa et les autres..., réalisé en 2000), son premier long-métrage, rapidement retiré des salles sans explications mais devenu culte. Le film reçoit plusieurs prix internationaux, dont le Prix du Meilleur Premier Film, le Prix du Meilleur Montage et le Prix des Journalistes au Festival National du Film de Marrakech, imposant d’emblée Boulane comme une voix singulière du cinéma marocain.
Son deuxième long-métrage, (Les Anges de Satan, réalisé en 2007), aborde un sujet brûlant : l’affaire des « rockers satanistes » qui fit scandale au Maroc en 2003. Malgré un tournage semé d’embûches et des autorisations refusées au dernier moment, le film sort finalement la même semaine que 300 et devient numéro un au box-office marocain de 2007, devant même Harry Potter. Il remporte le Prix de la Meilleure Musique au Festival International de Tanger, le Prix du Jury au Festival International du Film d’Avanca (Portugal) et deux mentions spéciales au Festival de Goa.
En 2011, il réalise (Le Retour du Fils, réalisé en 2011), qui confirme son sens du récit humain et social. Le film lui vaut le Prix du Meilleur Réalisateur au Festival International du Film de Cinéma et Migration à Utrecht (Pays-Bas).
Son quatrième long-métrage, (La Isla, réalisé en 2016) — également connu sous le titre La Isla de Perijil —, explore avec humour et ironie les absurdités du pouvoir et des frontières. Il obtient le Prix du Cœur au Festival International du Film de Marrakech, le Prix du Jury au Helsinki African Film Festival et le Prix de la Meilleure Comédie au Festival du Film de Cordoue (Colombie).
En 2019, Ahmed Boulane publie son récit autobiographique Ma vie est belle (traduit en anglais sous le titre What a Beautiful Life), où il retrace son enfance, son adolescence et ses premières années dans le cinéma.
La même année, il est nommé président du Grand Jury des Golden Movie Awards Africa, reconnaissance internationale pour l’ensemble de sa carrière et son apport au cinéma africain.