Fritz LANG

Fritz Lang est né le 5 décembre 1890 à Vienne et est décédé le 2 août 1976 à Los Angeles. Après avoir interrompu ses études d’architecture et d’arts plastiques, il vit en 1913 et 1914 à Paris en tant que peintre. Lorsque la guerre éclate, il retourne à Vienne et prend part à la Première Guerre mondiale. En 1917, il entre dans le milieu du cinéma après que le producteur et réalisateur Joe May lui ait acheté plusieurs scénarios et après avoir rencontré le producteur Erich Pommer, qui l’engage à Berlin. Il travaille pour la société Decla-Bioscop en tant que dramaturge et auteur. En 1919, il réalise son premier long métrage (Halbblut, réalisé en 1919). En 1920, il rencontre l’auteur Thea von Harbou, qu’il épousera en 1922 et qui écrira tous ses films jusqu’en 1933. En 1921, le film (Les Trois Lumières, réalisé en 1921) permet au couple Lang/Harbou de se faire connaître. Ils réaliseront dès lors une série de films qui sont devenus de véritables classiques. Entre 1925 et 1926, Lang travaille presque deux ans sur (Metropolis, réalisé en 1927). Ce projet titanesque provoque des difficultés financières pour l’Ufa et le film est initialement distribué dans une version fortement mutilée. Lang fonde alors sa propre société de production, mais ses films restent distribués par l’Ufa. Ce n’est qu’après (La Femme sur la lune, réalisé en 1928/1929) qu’une séparation définitive survient. Lors de son premier film parlant, (M le Maudit, réalisé en 1931), Lang exploite pleinement les possibilités narratives du cinéma sonore tout en renonçant à la musique. Il y livre le portrait oppressant d’un tueur en série, reflet de la société sous la République de Weimar. (Le Docteur Mabuse, réalisé en 1932), dernier film avant son émigration, est également empreint de motifs claustrophobes et psychopathes et sera interdit avant sa première projection. Lang prétendra plus tard y avoir critiqué, en anticipant, la tyrannie nazie, ce qui motiverait l’interdiction en Allemagne. En 1933, Erich Pommer et Lang travaillent à nouveau ensemble à Paris, où Pommer est devenu directeur de la filiale française de la Fox. Il propose à Lang l’adaptation cinématographique de la pièce de Molnar (Liliom, réalisé en 1934). Lang se rend ensuite en Californie, David O. Selznick lui proposant un contrat avec la MGM en juin 1934. Son film (Furie, réalisé en 1936) lui permet de s’imposer comme réalisateur capable de traiter des sujets sociaux critiques. Dans (J’ai le droit de vivre, réalisé en 1937), il explore à nouveau le destin d’un innocent injustement condamné. En 1938, il réalise (Casier judiciaire, réalisé en 1938), initialement prévu comme opéra avec la musique de Kurt Weill et inspiré de Brecht, mais qui sera transformé en film policier et comédie. Il tourne ensuite deux westerns pour la Twentieth Century-Fox : (Le Retour de Frank James, réalisé en 1940) et (Les Pionniers à la Western Union, réalisé en 1940). Ses films suivants (Chasse à l’homme, réalisé en 1941), (Les Bourreaux meurent aussi, réalisé en 1942) et (Espions sur la Tamise, réalisé en 1944) lui permettent d’exprimer son engagement antifasciste et son soutien aux nouveaux émigrants. Après la guerre, la censure américaine pose problème pour (La Rue Rouge, réalisé en 1945). Il tourne ensuite divers films : (Guérillas, réalisé en 1950), (L’Ange des Maudits, réalisé en 1951), et (Les Contrebandiers de Moonfleet, réalisé en 1955). Les chefs-d’œuvre du film noir (Règlements de compte, réalisé en 1947) et (Désirs humains, réalisé en 1954) lui permettent de garder un certain contrôle sur ses projets. Les disputes sur ses derniers films américains, (La Cinquième Victime, réalisé en 1947) et (L’Invraisemblable Vérité, réalisé en 1956), le conduisent à arrêter de tourner aux États-Unis. De retour en Allemagne, il réalise le remake en deux parties de (Le Tombeau hindou, réalisé en 1960) et (Le Diabolique Docteur Mabuse, réalisé en 1960) en souvenir d’un scénario de Thea von Harbou. En 1963, il joue son propre rôle dans (Le Mépris, réalisé en 1963) de Jean-Luc Godard, marquant sa dernière apparition cinématographique. Les années suivantes sont consacrées à des festivals, des interviews et à la co-rédaction de sa biographie avec Lotte Eisner.